L’art de la Légèreté
Le rire a une grande place dans notre quotidien. Tout aussi relié au plaisir de se sentir en vie, il a bien souvent été une question fondamentale de survie, tout au long de notre parcours. Pouvoir rire de soi-même et de ses déboires est salvateur pour l’esprit qui s’y abandonne.
Maya et K sont respectivement les comiques Yin et Yang de service et, tel les Bouffons de jadis, leurs caricatures pointent du doigt les blocages et dynamiques défaillantes d’un système global. Ainsi, en leur accordant une oreille attentive au lieu de se vexer, l’on peut faire des prises de consciences salutaires sur où et comment améliorer le dit système.




La tâche cachée de l’Iceberg
(inspiré de faits réels)
Mon nom est Maya et ceci est mon histoire, celle d’une courtisane,
D’une pauvre femme qui tenta d’obtenir les faveurs de Kirlian.
Il était un poète cérébral, toujours la tête dans les étoiles.
Dès la première fois qu’il me vit, il en fut profondément ébloui.
« C’est qui cette morue ? »
Certes, mon QI ne manqua pas de le laisser pantois.
Et ma philosophie, n’en parlons même pas.
« Rhoo, une sale putain, rien que ça ? »
Généreux, il me procura cependant quelques leçons dans l’espoir de m’extraire de ma condition.
« Les connards, c’est direct un mollard entre les deux yeux, tu vois, c’est facile ! »
Mais je n’ai jamais vraiment compris sa logique de cracher par le haut.
Charmant, faisait-il pourtant montre par moment d’un petit excès d’ego.
Et au-delà de son penchant pour les discours qui assomment,
Sans cesse devais-je m’élever vers son illustre personne.
Moi-même à son contact devenais-je parfois hautaine…
Mais que de folles nuits passions nous, à danser comme de jeunes fous.
« Banana split, whouu ! »
Bien sûr, nous avions quelques dissensions ci et là,
Comme cette fameuse fois où il me proscrit le nutella…
« Oké, on va dire une cuillère par mois, ça te va ? »
Oh, il est vrai que, loin d’être niaise, je ne manquais jamais une occasion de le mettre mal à l’aise.
Mais comme personne, il dessinait mes formes de ses doigts poudrés de carbone…
Ainsi mes charmes opéraient pour lui rendre la vie,
Désormais buvait-il à la santé de toutes mes inepties.
« Viva les œstrogènes ! »
Il me demanda alors « Mais où est-ce que tout cela nous mène ? »
Et je lui répondis :
Basculement, le poète en fut conquis.
« … tu sais… vu de près… t’es pas si abrutie ! »
Mais un crétin, un certain K, ruina à cet instant tous mes efforts.
« Humm, je ne pourrais plus l’appeler puceau bien longtemps… »
Paroles fatales, aussitôt sa pudeur se rétracta pour se faire la malle.
Et par ce coup de faux, son érection tombait à l’eau…
Je tentais alors de rattraper l’effarouché mit à mal,
Mais non sans avoir enrichit K des leçons de Kirlian.
Lequel auprès de Josy s’en alla quémander Kim (en tout bien tout honneur) pour consoler sa déprime.
Mais il était trop tard, Ô cruelle désillusion, Kirlian était redevenu un glaçon…
Et il me congédia en m’exilant tout en bas.
Je me souviens de son regard froid et sans vie tandis que je descendais dans l’abîme…
Gracieusement éblouie par les lumières de son esprit.
Une semaine plus tard
« Alors Maya, ça se passe comment ce petit jeûne ? »
« … je vois… un océan de nutella… »
Fin
