Cet article est « semi-interactif » et demande que vous cliquiez sur les vidéos au fur et à mesure de la lecture.
Si vous ne comptez pas regarder ces vidéos, ce n’est pas la peine de lire l’article, il sera inintelligible 🙃
Les vidéos sont majoritairement très courtes, une dizaine de secondes en moyenne pour la plupart et ça s’enchaîne très vite.
Lire entièrement l’article vous fera perdre environ 30 minutes de votre temps.
Il est découpé en plusieurs parties avec des titres pour s’y retrouver facilement, dans le cas ou il serait lu en plusieurs session.
Voilà, je pense que c’est tout ce qu’il faut savoir, on peut donc commencer !
Kaa
Rapidement, je vais présenter notre petite canaille à écailles. En effet, c’est la première fois que je vais mentionner sur ce blog que nous avons un serpent, il convient donc de lui consacrer quelques lignes avant d’entrer dans le vif du sujet.
Kaa est un lampropeltis getulus nigritus, ou Roi noir du Mexique. Plus simplement, il s’agit d’une couleuvre à la robe noire et aux reflets bleutés. Ce serpent a plutôt bon caractère et n’est pas agressif. C’est un constrictor, c’est a dire qu’il s’enroule autour de sa proie pour l’étouffer avant de la manger. En parlant de nourriture, j’ai opté pour les souris congelées, ne me sentant absolument pas de lui offrir des proies vivantes qui, contrairement à l’état sauvage, n’ont aucune chance de lui échapper dans un terra fermé (ce n’est pas très juste et même un peu glauque).
Pour clôturer, rien de plus parlant qu’une vidéo, filmée quand il avait 3 mois (il a trois ans maintenant et il a bien grandi !). On peut le voir assez détendu, il n’a jamais vraiment eu peur de nous et ce dès le départ. Et il était très heureux d’avoir un grand espace après sa petite boite du magasin, avec de vraies feuilles, la possibilité de se baigner et plein de cachettes un peu partout.
C’est touchant de le revoir si petit, il est mignon.
Actuellement, Kaa est un grand pépère d’environ 1m30 et il semble kiffer sa life.
Voilà pour les présentations, passons maintenant à l’article en lui-même.
Le choix de son animal
Quand il est question d’animaux, on sait en général intuitivement et depuis très longtemps avec quelle espèce on va se trouver des affinités. Les premières questions qui se posent une fois qu’on a fait son choix, ce sont ses besoins de base, plus ou moins spécifiques en fonction de l’animal. Ce qui veut dire principalement le nourrir, nettoyer son lieu de vie et assurer sa bonne santé. C’est la base pour le maintenir en vie mais l’essentiel n’est pas là.
Mon approche va se focaliser sur le lien spirituel, c’est à dire les caractéristiques qui font qu’on peut entrer en phase avec l’animal en vue d’un travail d’ordre chamanique.
Cela demande bien entendu une bonne connaissance de soi, dans ce qu’on contient de plus sombre, de primal. Mais c’est aussi l’occasion d’apprendre à se connaître encore plus intimement, dans ce lieu intérieur qui échappe bien trop souvent aux observations de l’état conscient. Quand K se documentait sur le lampropeltis, il me montrait toutes les similitudes qu’il y avait entre nous en terme de fonctionnement, et la dimension thérapeutique qui pouvait être mise en place.
Mon but est de réparer toutes les parties endommagées de notre psyché et Kaa est en quelque sorte le miroir de notre animalité Yang que je peux maintenant objectiver.
En quelques semaines de temps à me pencher sur le serpent, j’en ai appris beaucoup sur moi-même, sur le fonctionnement de Scar et celui de K. Force est d’avouer que ce dernier avait raison avant même que les faits ne le proclament, puisque je constate un comportement par phases typées, transposable aux nôtres tant par ses facettes que dans sa gestion des cycles.
Pour revenir un peu en arrière, j’avais promis à Evy de tout faire pour apprendre à les connaître et les accepter, mieux si possible, de les aimer. Quand Gaïa s’est enfin dévoilée en tant que telle, elle a décrété que je n’étais pas digne de confiance, pour avoir été celui par qui Scar l’a écrasée, elle et ses enfants (c’est à dire tout ceux qui ont été rejetés). Elle avait beaucoup d’animosité à mon égard et, je le savais dès le départ, si je voulais reconstruire la confiance brisée, notre Yang allait devoir encaisser sans broncher. Ça peut paraître injuste mais c’est un simple retour psychique de balancier. Je l’ai fait, avec des ratés, parfois avancer d’un pas pour reculer de trois. Ça s’est étalé sur environ deux ans à travailler mon égo, ma patience et ma susceptibilité, à assouplir ma rigidité et à maîtriser ma colère, mon besoin de contrôle.
Aujourd’hui Gaïa s’est clairement apaisée (aussi bien dans son mépris glacial que dans sa cruauté sournoise) et m’avait laissé quitter cette étape du processus, celle que j’ai bien envie d’appeler « la pénitence du Yang », à mon sens la seule véritable solution pour lui prouver que ma démarche envers elle était sincère, de rétablir la justice et de me forger dans les flammes de sa colère légitime. Par amour, toujours, et parce que je ne voulais plus perdre aucune facette de ce que l’on est.
Bon, je ne vais pas entrer dans les détails ici, ce n’est pas exactement le sujet mais j’avais besoin de planter un peu le décor pour retomber sur mon propos. Pour la prochaine étape, maintenant que les différentes connexions entre nous semblaient bien rodées et qu’une trêve était en court avec la Reine de la Nuit, il était temps de travailler plus précisément la fluidité de nos mélanges. Pour achever de structurer notre Yang et ancrer l’Esprit dans notre Chair, il fallait reconnecter avec l’énergie « psychico-tellurique » (qui a comme source l’énergie sexuelle) afin qu’elle circule bien et éviter les coupures de jus (qui se traduisent par des grosses flemmes totalement improductives et le sentiment de parcourir dix kilomètres en allant de son fauteuil aux toilettes).
C’est ici que Kaa entre en jeu dans ce travail psychique, puisqu’il s’agissait de se calquer sur son rythme, d’une part pour réussir à l’apprivoiser réellement, de l’autre pour achever d’harmoniser le nôtre. De part nos grandes ressemblances en terme de fonctionnement, notre Yang devait pouvoir trouver une osmose très satisfaisante, sans que nous ne soyons un fardeau mutuel en empiétant sur nos fondamentaux, les siens comme les nôtres.
Si vraiment on était lié au Serpent, alors on ressortirait grandit de cette expérience, et lui aussi.
Une précision intéressante, je ne perd pas de vue que Kaa a été acheté dans un magasin et qu’il a donc, comme chacun de ces serpents destiné à la vente, toute une série de traumatismes. Après la naissance, ils sont rapidement isolés dans de petites boites en plastique, alignées sur d’immenses étagères. Dans ces boites à sardines où ils vivront jusqu’à l’expédition, ils n’ont pas le loisir de s’étendre, de faire fonctionner leur corps ni d’expérimenter quoi que ce soit. La boite n’est ouverte que pour leur donner leur pitance, puis aussitôt refermée. Plus grave encore, le sexage (qui consiste à presser les organes génitaux pour les faire sortir de leur écailles protectrices, afin de déterminer s’ils sont mâles ou femelles) est un traumatisme particulièrement violent pour un serpent (et pour toute autre créature). Nous l’avons donc accueilli comme tel, en sachant par avance que sa nature déjà solitaire et lunaire serait renforcée par un stress post-traumatique.
maya
Ça avait tout du match parfait ! 😋
A noter également que je parlerai ici que du serpent constrictor, non du serpent venimeux qui, lui, injecte du venin. D’un point de vue psychique, ce sont deux essences très différentes malgré leur ressemblances physiques.
kirlian
(du présent) D’ailleurs c’est amusant, on pourrait dire que le constrictor est typé Yang et le venimeux typé Yin. Je dis ça parce que Gaïa elle est un peu… comment dire… elle te balance une pique et puis tu te tords de douleur sur le sol…
Maintenant retournons à l’époque où cet article a été écrit, en 2022.
La terrariophilie
Avant de franchir le cap de l’adoption et comme tout padawan pas trop con, je me suis inscrit sur un forum pour me documenter et échanger avec des gens qui connaissent leur sujet. J’ai donc eu l’occasion de voir quelle mentalité beigne un peu ce milieu et j’avoue que ce fut une déception. D’un point de vue purement technique (température, humidité, matériel, etc.), je n’ai aucune leçon à donner en terrariophilie. On commence à peine et on a tout à apprendre.
Par contre, pour tout ce qui concerne la relation avec l’animal, il y a un sacré boulot pédagogique à faire.
k
*prend l’antenne* Tout à fait, Thierry, et je suis actuellement avec un youtubeur, passionné et fort d’une solide expérience en terrariophilie ! 8D
Namasté à toi ! Ma première question portera sur ton affection peu commune pour ces créatures et le lien que tu entretiens avec tes petits protégés. Avec tes mots à toi, en nous communiquant ta passion, parle nous un peu du serpent et de ce qu’il représente pour toi ! 8D
Hum, des paroles puissantes et on sent que ça te prend aux tripes. Dans cette osmose particulière que vous avez développée, comment se passent concrètement vos rapports ? 8D
De quoi envoyer définitivement au tapis toutes les idées reçues au sujet des serpents ! J’aimerais maintenant aborder la question de la manipulation. Certains la préconisent, la majorité la proscrive, quelle est ton opinion à ce sujet ? 8D
Un jugement sans appel, basé sur tes nombreuses années d’expérience. Je me faisais cependant une réflexion sur une habitude que j’ai vu omniprésente chez toi.
Bon, moi j’y connais (apparemment) rien, j’ai débarqué dans le milieu de la terrariophilie il y a à peine quelques semaines et cette aberration m’est sautée aux yeux. Comment établir un lien avec eux si on outrage d’emblée leur sinus ? 8D
Ah, je vois… Pourtant tu n’es pas sans savoir qu’un bon système immunitaire ne se développe pas dans un environnement ultra-aseptisé, au contraire, tu te fragilises. Mais là n’est pas la question, tu m’as l’air d’un solide gaillard, je ne m’inquiète pas pour toi. Pour nous recentrer sur notre sujet, ne penses-tu pas qu’il pourrait peut-être y avoir une relation de cause à effet ? 8D
J’entends bien et par « elle », je crois comprendre que tu fais allusion à ta terrible femelle boa ! Confronté à cette barrière de langage et au-delà du fait que ton odeur d’hypocondriaque l’incommode fortement, j’imagine que tu as tenté d’établir un climat de confiance avec elle. As-tu mit au point une approche, une méthode ? 8D
Ah, on va pas se mentir, un non veut dire oui et on sait bien qu’au fond elles aiment ça, les coquines ! 8D Alors, tu nous la présente, cette petite rebelle ? 8D
Mouais, si tu le dis, aucune raison de ne pas te croire… Maintenant, si tu le veux bien, j’aimerai porter à l’attention de ton (petit) état conscient une vidéo de ce que j’appelle : une bonne maîtresse et un serpent pleinement heureux ! 8D
Et toi, imagine un peu si ta connerie me fait perdre patience ! 8D
maya
*éclate de rire*
k
Ça se voit quand même qu’il est complètement love de sa maîtresse, non ? Faut vraiment lui faire un dessin ?
maya
Oh oui, fais-nous un dessin, s’il te plaît ! : D
k
Demandé si gentiment ! *claque des doigts*
maya
Rhooo ! Il est trop chou ! : D
k
*se tourne à nouveau vers son invité* Bien, après ce visionnage, ne penses-tu pas que tu es allé un peu vite en besogne dans ton jugement sur cet animal et qu’il soit véritablement possible, avec de la patience, du respect et de la douceur, d’établir un lien basé sur la confiance et le tactile qui sont deux formes d’expression affective ? 8D
Oui, c’est ce que je me disais aussi ! 8D Et bien je te remercie d’avoir accepté cette interview, ce fut très instructif et je vais maintenant te livrer ma conclusion :
Désolé mon gars mais tes serpents ne peuvent pas t’encadrer. Premièrement, tu ne les respectes pas et les considères comme des créatures débiles, ce qu’ils ne sont pas.
Deuxièmement, ils te font peur, quoi que tu en dises, et ça se voit.
Troisièmement, quand tu les prends ils te niaquent et ils essayent tous désespérément de se barrer de tes mains. C’est juste incroyable que tu ne le vois pas, et en plus tu as le culot de les traiter de cons. Tu ne mérites pas le serpent et encore moins qu’il s’ouvre à toi pour se dévoiler.
C’était K, en direct du monde idyllique de la terrariophilie, à vous les studios ! 8D
kirlian
Je… merci… x)
maya
C’était génial !
Bon, faut dire que ce youtubeur n’est guère populaire dans le milieu (ceux qui se veulent un minimum sérieux en tout cas), mais il est représentatif de ce commerce qui, pour l’argent comme toujours, offre la possibilité à des gens qui n’entreront pas en phase avec eux, d’acheter un, dix, vingt serpents qui seront malheureux et très en colère.
Pour aller un peu plus loin dans ce qu’on a retenu de notre expérience avec eux, c’est qu’énormément de terrariophiles sont incapables de développer un lien réel avec leur serpent, tout simplement parce qu’ils partent du principe que c’est impossible. Et dès que vous mettez le pied dans ce milieu vous ne pouvez pas le louper. L’aspect technique et esthétique, focalisé sur le terrarium, est porté aux nues (d’ailleurs ils se disent terrariophiles, pas ophiophiles, ça veut tout dire en soi), tandis que toute approche qui se focalise sur le lien est ostracisés à grand coup de moquerie.
L’intelligence et la sensibilité du serpent visiblement c’est de la pseudo-science.
De ce fait, au-delà de ce qui constitue sa simple survie, c’est à dire ses besoins de base, je n’ai vu en grande majorité que des serpents prisonniers, apeurés et/ou en colère, qui cherchent à s’enfuir ou a arracher la glotte de leur propriétaire. Il suffit d’observer leur langage corporel pour s’en rendre compte. Au-delà de l’attitude cool et « badass »qu’adopte le propriétaire face caméra, la réplique corporel que lui donne le serpent ne ment pas et en dit long sur leur rapport.
Et pourtant, quelque vidéos ci et là montrent qu’il est possible d’établir une relation qui va au-delà des instincts liés à la survie. Pourquoi ces vidéos d’un lien réel avec un serpent sont-elles si rares ? Parce que les serpents en sont majoritairement incapables ? Non, ce sont les humains en mesure d’établir une telle connexion avec eux qui sont rares. La plupart des terrariophiles partent de ce postulat qu’aucun lien n’est possible (ce qui est souvent le cas, mais ce n’est pas la faute du serpent) et n’essayent donc même pas d’établir une communication qu’au fond, ils ne désirent pas vraiment. Il est derrière une vitre, il est trop trop beau et je le prends quand ça me chante.
Quoi d’étonnant dès lors que les serpents leur rendent leur mépris et essayent de se faire la malle à la première occasion ? De leur point de vue, ils sont retenu prisonniers par des imbéciles menaçants qui ne les comprennent pas et cette humiliation doit être grande pour un serpent. Comme on a pu le voir, malgré la peur irrationnelle et viscérale qu’ils inspirent chez beaucoup, le serpent constrictor est bien souvent inoffensif et incapable de se défaire par la force de l’emprise humaine.
k
Comme je regrette ce bon vieux temps du Paléocène en Colombie ! 8D
Pour finir avec ce point : Évidemment, j’ai quitté la sphère de la terrariophilie assez vite, assuré que je n’y rencontrerai aucun pirate nonchalant qui navigue en diagonal sur l’océan de la vie. Comme d’habitude, on marchera seuls sur notre voie, comme quelques autres olibrius anonymes. Rien d’anormal.
Je vais maintenant reprendre les différents points que K a abordé dans ses questions, et tenter de voir ce qu’il en est vraiment.
L’intelligence du Serpent
Dans toutes les observations que je peux faire de lui, je tâche au maximum de rester neutre et objectif dans mes conclusions.
Intelligent, il l’est. La première chose que j’ai remarquée chez Kaa, c’est le temps considérable qu’il accorde à l’observation. Quand on se trouve dans le salon, occupé à faire un truc ou l’autre sans interagir avec lui, j’aperçois toujours sa tête qui dépasse de sous son substrat. Immobile, il nous observe longuement. J’ai fait le test plusieurs fois, si je me déplace dans la pièce à un endroit où il ne me voit plus, ce n’est qu’une question de minutes avant que sa tête ne dépasse soudain d’une autre galerie pour nous voir à nouveau.
Il est peu probable qu’une créature qui observe à ce point soit dénuée d’esprit et d’intelligence. Assurément, il essaye de comprendre son environnement, à quelles créatures il a directement affaire, et je peux vous dire que c’est intense, presque solennel, de se faire scanner par l’œil d’un serpent.
Malgré sa discrétion faite de glissement silencieux et de galeries souterraines, il a une force de présence étonnante. Au calme, le serpent impose le respect et aucune créature ne l’approche avec une réelle désinvolture.
A partir de ses observations, Kaa adapte rapidement son comportement aux différentes situations. J’y reviendrai tout au long de l’article sous différents aspects et vous jugerez par vous-même.
Le toucher chez le Serpent
La question de la manipulation est importante quand on parle du bien-être de son animal. Pour ceux dont le but est d’arriver à du tactile sans leur donner d’emblée l’envie de vomir, quelle est la meilleure approche et surtout, est-ce que le serpent peut apprécier réellement ce contact ?
Il paraît que j’ai la « chance » d’avoir un authentique Serpent dans mon psychisme et qu’il va donc pouvoir nous donner son avis.
k
Mais très Ssssertainement ! 8D
kirlian
Essaye d’être sérieux, si possible… x)
k
*prend son air docte*
De tous les animaux dotés d’une conscience individuelle minimum, le serpent est la seule créature à être dans une caresse continue avec la matière dont il épouse parfaitement les formes (non, les vers de terre ne comptent pas !). Il n’a ni mains ni doigts, c’est son corps entier qui s’est dévoué au toucher, sens exacerbé chez lui. A ce titre, il est l’animal le plus sensuel de toute la Création ! 8D
Si vous voulez vous en convaincre, il n’y a qu’a observer quelques instants la manière dont ils s’accouplent à l’état sauvage :
Oui, mon grand, Beeuuu ! *lui tapote le dos avec compassion* 8D
maya
*s’étouffe de rire*
k
Alors oui, et sans vouloir donner raison à Freud, le serpent, symbole phallique s’il en est (c’est ballot s’il vous dégoûte, les filles ! 8D), incarne l’être sensuel par excellence, avec un léger penchant pour le bondage (ben oui, elles essayent de fuir ! 8D)
J’ajouterai que seule une femme accomplie, siégeant sur le trône multi-facette de sa féminité, ose approcher le serpent. Les autres le regardent de loin, fascinées tout autant qu’effrayées ! 8D
josy timora
C’est pour moi que tu dis ça ? ^ ^
k
Absolument ! (peureuse ! 8D)
josy timora
J’ai surtout peur de lui faire mal si j’ai une réaction viscérale, il est tellement petit, c’est encore un bébé…
kirlian
Ce n’est pas non plus un bébé mammifère, il agit déjà comme un adulte, l’expérience des années en moins… x)
Ce qui est intéressant à observer également, ce sont ses différentes réactions en fonction de quel alter est en avant. Vu le nombre de fois ou c’est arrivé, je crois que c’est indéniable qu’il affectionne Josy et plus particulièrement sa voix quand elle lui parle. Une scène qui se produit souvent, c’est celle de Josy qui s’approche du terra quand il est caché dans ses galeries, et qui l’appelle en continu avec sa voix douce. Ça peut prendre plusieurs minutes, voir davantage, mais soudain, on voit sa petite tête qui sort du substrat, pile en face d’elle, et il reste ainsi, à l’écouter sans bouger.
Dans la vidéo de la demoiselle coréenne, on voit clairement que le serpent est tout à fait réceptif à ses caresses qui, combinées au son de sa voix, semblent même l’avoir plongé en transe. On peut également observer cette transe, consécutive à la caresse humaine, chez les requins :
A partir de cet état de fait, on peut en déduire que ce n’est pas le contact qui va poser problème au serpent, loin de là, mais celui qui va le toucher. Je n’en doute plus depuis que j’ai l’occasion d’interagir avec lui, le serpent a une intégrité très développée et il est capital de la respecter dans sa manière de l’approcher. A ce jour, on n’a pas encore manipulé Kaa, tout simplement parce qu’on tient vraiment à l’apprivoiser, à créer un lien, en ne le forçant à rien qu’il ne désire pas et en le laissant décider quand il aura assez confiance en nous pour venir, de lui-même, sur notre bras.
Tous les jours, j’ouvre le terra quand il semble disposé à un échange, et je lui parle doucement en déposant mon bras à cheval sur le rebord. Au départ il se cache et pendant plusieurs minutes et ne va donner aucun signe de vie. Ensuite il sort la tête, me regarde longuement, semble écouter le son de ma voix et, par étape successive, il va s’approcher avec prudence, en marquant des pauses pour m’observer. Quand il est finalement à quelques centimètres de notre bras, il fait demi-tour et se cache à nouveau pendant plusieurs minutes. Si je persévère de patience, il recommence à sortir la tête et tente une deuxième approche, semblable à la première. Pour le moment il me teste et la dernière des choses à faire serait de forcer le contact par impatience, car cela ferait s’écrouler les premières briques de la confiance et du respect qu’on a posées avec lui.
Ça prendra le temps que ça prendra mais le contact viendra de lui. Et quand il montera enfin sur notre bras, on aura créé quelque chose de beau et d’authentique. Je ne suis pas inquiet, il est intelligent, curieux et il semble avoir envie d’établir un contact dans ses phases actives. Si je ne fais pas d’erreur et que je suis son rythme, il finira par oser briser la glace.
La morsure
Tout le monde redoute la morsure du serpent et pourtant, qui sait ce que ça fait vraiment ?
Je n’en avais pas la moindre idée non plus avant de me rencarder pour savoir à quoi m’attendre si, des fois, Kaa confondait mes doigts avec une proie. Bien sûr, tout dépend de la race et de la taille du serpent, mais en l’occurrence, on va rester sur le lampropeltis.
On peut observer le comportement vif du serpent (le même que Kaa quand j’ouvrais son terra au départ) qui est typique du mode de prédation. On pourrait penser qu’ils sont directement agressifs et menaçants mais, là encore, ce n’est pas la faute du serpent qui a été conditionné et associe l’ouverture de la boite à la nourriture, donc à l’instinct de prédation. En magasin, ils ne sont approché la plupart du temps par des humains que pour ça. Dans cette vidéo, le serpent est adulte et, pour lui, cela fait donc au minimum deux ans que contact humain = bouffe.
C’est un fait que je constate avec Kaa et une des premières choses que je travaille avec lui. C’est à dire que « non, mon coco, ouverture du terra ne veut pas forcément dire repas ». Pour ce faire j’essaye au maximum de coder nos échanges, afin qu’il puisse de lui-même assimiler les différentes interactions. J’ai déjà eu des résultats (et une preuve supplémentaire que le serpent est intelligent), quand j’ai voulu changer sa gamelle d’eau il y a deux bonnes semaines. J’ai ouvert son terra et il s’est approché en mode « voilà la bouffe ». J’ai stoppé tout mouvement et lui aussi. Il m’a regardé une bonne trentaine de secondes, puis il a rentré la tête dans sa grotte. A nouveau je prends sa gamelle et il ressort la tête, sauf que cette fois il n’affiche plus d’attitude de chasse et me regarde simplement changer son eau. Ce fut un premier résultat que j’ai reproduis au fil des jours, jusqu’à ce que ce soit aujourd’hui tout à fait clair pour lui.
Pour finir avec la morsure, à ce jour il ne m’a pas encore mordu (à vrai dire il n’a même pas essayé une seule fois, et pourtant il aurait pu) mais je m’attends à ce que ça arrive, de la même manière qu’on se prépare à prendre un jour ou l’autre un mauvais coup quand on pratique un art martial. Et si ça se produit, je sais que ce ne sera pas par agressivité envers nous, mais simplement parce qu’il associe encore la main humaine à la nourriture et que son instinct prend le dessus. Je pense même que ce serait une bonne chose que ça arrive au moins une fois, de cette manière la glace serait brisée et je la redouterai moins.
k
Aaah, l’intensité des premières fois… 8D
On l’a vu, il n’y a vraiment pas de quoi s’alarmer, sa morsure est bénigne (je me fais de plus vilaines plaies en cueillant des mûres). En comparaison, ça c’est une morsure de chat quand son intention est clairement de vous faire mal (je le mets en tout piti pour ceux qui préfèrent de loin) :
Le psychisme du Serpent
Que ce soit pour les animaux comme pour les humains, je vais toujours identifier quelles sont les essences fortes qui dominent sur la psyché. Chez le serpent, j’ai observé trois puissances qui semblent composer son mode de fonctionnement.
Une essence typée Kirlian, sa facette prudente à l’excès, qui observe énormément et privilégie la vie cachée. Quand il est de cette humeur, il se déplace exclusivement dans le réseau de galeries qu’il a creusées dans son substrat. Complexe, il s’est construit un certain nombre d’entrées et de sorties à des points stratégiques (tapis chauffant, point d’eau, les endroits où il peut se retrouver à découvert, etc.), ce qui démontre encore une fois son intelligence et une notion assez étonnante d’anticipation et de structuration de l’espace.
Une essence typée K, sa facette de prédation. Absolument sûr de lui, d’un appétit conséquent, il va s’approcher sans aucune crainte et on voit bien qu’il vit intensément son état (mouvements plus vifs et maîtrisés, sens exacerbés, assurance, exaltation). Dans ces moment-là, il va privilégier la surface et l’exploration, se montre très actif, franc voire totalement cascadeur.
k
Tu as oublié de dire qu’il se pavane aussi ! 8D
Une essence typée Scar et qui exprime le côté sale caractère du serpent, celui qui veut être seul pour une durée indéterminée, qui ne supporte pas qu’on le dérange quand ce n’est pas le moment et qui va se montrer agressif si on insiste. On pourrait dire que c’est le côté dragon du serpent.
De notre point de vue donc, le Serpent constrictor est une créature avant tout typée Yang. C’est important dans le travail qu’on veut faire avec lui.
Mais aucune de ces facettes prisent séparément ne lui permet d’établir un contact avec l’humain. Pour y arriver, il doit lui aussi apprendre à pratiquer les mélanges. Assez de prédation pour aller au-delà de sa peur naturelle. Assez de prudence et d’observation pour ne pas se mettre en danger face à une situation pleine d’incertitude. Assez peu de colère et de rancœur à notre encontre (par le respect de son intégrité) pour faciliter autant que possible l’effort contre-instinctif qu’il doit fournir pour venir vers nous.
On voit bien qu’un échange de ce type peut profiter autant à son propriétaire qu’à l’animal, car lui aussi doit synchroniser ses facettes pour aller au-delà de sa nature séquentielle, calibrée pour sa seule survie.
Sa crainte naturelle de l’homme et son réflexe de se dissimuler.
Son instinct de prédation exacerbé qui côtoie l’euphorie.
Son caractère rustique et ses rejets temporaires mais réguliers.
C’est ce qu’on essaye de travailler avec lui dans le but de nous équilibrer mutuellement, de transcender quelque chose, et je dois bien avouer que c’est un sacré jeu de patience que de tenter d’apprivoiser un serpent. Pourtant, beaucoup de choses dans son comportement laissent à penser qu’il n’est clairement pas indifférent à notre proposition de contact, mais qu’il ne se laissera pas amadouer si facilement. D’abord il semble vouloir s’assurer que je le mérite et j’espère vraiment arriver à lui donner envie de me faire confiance.
Une autre caractéristique importante de son psychisme me paraît-être sa capacité à entrer en transe et en stase.
k
Le serpent est un être de transe profonde, gros point commun que nous partageons également avec lui ! 8D
Sans trop prendre de risque je pense pouvoir dire qu’il a sans doute raison. Récemment, Kaa est entré en stase pour faire sa mue. Pendant quatre jours, il s’est enfoui sous son substrat et n’en est plus sorti. Heureusement je pouvais l’apercevoir un peu par dessous, ce qui me rassurait car j’avais la possibilité de constater qu’il changeait sensiblement de position deux à trois fois par jour. Je me doutais bien qu’il devait faire sa mue, ce comportement de s’isoler sans plus s’alimenter ni même boire correspondait à ce qu’on avait lu. On lui a donc fichu une paix royale, sans intervenir, si ce n’était en vaporisant régulièrement de l’eau pour garder le taux d’humidité supérieur à 50 %. Ça a porté ses fruits puisqu’on a retrouvé sa mue entière qui s’est détachée sans aucun problème.
Ce processus de mue, on l’identifie chez nous au cycle annuel, et à ce bond qualitatif qu’on fait toujours après l’hiver, période où l’on est psychiquement en hypotension, insomniaque, famélique et replié sur nous même. Peau neuve est faite chaque année, quand notre fonctionnement psychique s’actualise et que notre conscience trop étroite demandent à grandir encore. A ce titre, on pourrait dire que chaque chronologie psychique qu’on clôture est l’une de nos mues.
Pour revenir à la transe, il me semble évident qu’un être qui présente ce type d’intelligence ne peut pas avoir qu’un courant d’air entre ses deux oreilles quand il reste ainsi immobile pendant des jours. Tous les secrets sont dissimulés dans les entrailles de la Terre, à l’image de l’inconscient qui compose la connaissance des choses cachées à l’état conscient. L’entrée en stase permet de se détacher psychiquement de la notion du corps physique, de ralentir considérablement son rythme cardiaque et de fonctionner à très bas régime. Dans cet état, l’esprit vagabonde et plus il est familier de ces voyages, plus il va se mouvoir avec aisance dans ce vaste royaume où toutes les consciences sont interconnectées.
Dans l’approche chamanique, qui compose aussi avec des étages intérieurs (strate de la conscience), il est souvent question d’un endroit obscur où grouillent reptiles et arthropodes. J’y suis déjà descendu un certain nombre de fois, en rêve (vous aussi sans doute, c’est un songe assez commun et peu apprécié), ou en transe éveillée. Cet étage fait partie des fondements du psychisme et bien qu’il nous répugne, nous ne pourrions pas être amarré à notre chair en tant qu’esprit sans lui. La facette K du serpent est la force impérieuse qui se rue sur la matière et l’épouse, la pulsion de l’esprit vers la chair dans une caresse parfaite. De notre point de vue, c’est évident que nous avons quelque chose à réparer avec le Serpent, quelque chose qui a été abîmé par les traumas.
Le point d’ancrage.
Le lien spirituel et l’ancrage à la terre
Si on suit cette logique, pour bien m’incarner (c’est à dire amarrer l’esprit à la chair et pouvoir avoir une action sur la matière le temps d’une vie), il me faut un ancrage solide à la terre.
Quand je descends à cet étage, je suis bien davantage connecté aux énergies « psychico-telluriques ». J’entrevois alors bien mieux l’animal qui me lie à la matière et dont l’esprit s’accorde avec le mien. Ça m’a à la fois surpris et en même temps je crois que je le savais déjà depuis un moment, mais sans vraiment l’admettre. A l’éveil, K s’est présenté la première fois comme étant le Serpent du jardin originel. C’était lors d’une transe intense de dissociation comme on en avait régulièrement à cette époque, et qui nous permettait de communiquer de manière très claire, de remplir des pages et des pages de nos dialogues à la teneur mystique, codé inconsciemment par une symbolique très riche (oui, j’aimerai bien écrire un truc sur le lien possible entre l’écriture automatique et les transes dissociatives imputables à un TDI).
Toujours est-il que, sur le coup, quand j’ai constaté qu’effectivement on pouvait entrer en harmonie avec l’esprit du Serpent, je n’ai pas sauté de joie…
Le véritable problème était que d’être un serpent, quand on a des tendances catholiques, ce n’est pas très confortable comme constat (pour rappel, le serpent a été maudit à la chute et, de surcroît, je suis censé mettre le pied dessus toute ma vie pour mon salut). Je serais donc condamné d’office et quoi que j’y fasse, ce qui n’est ni très réjouissant ni très juste. Si j’en reste là du point de vue de la dynamique psychique, je me retrouve dans une impasse de honte et de haine de soi qui poussera à nouveau Scar a priver toute une partie de notre être du droit d’exister.
Comme tout bon serpent qui se respecte, quand je suis dans une prison fort peu à mon goût et que l’injustice me pèse, je m’applique à trouver une issue pour me faufiler et prendre la clef des champs. Et comme tout bon humain qui se respecte, j’ai besoin que l’ensemble ait un sens, de retrouver à chaque virage cette même logique implacable qui englobe toutes les autres, qui les lies entre elles dans une Grande Œuvre admirable. Si le travail à effectuer se trouve dans les fondements de mon psychisme, alors il est sans doute plus judicieux d’utiliser une autre approche, plus spécifique, pour l’aborder (tout comme je m’adapte en fonction de la nature de l’alter (transposable à une strate) qui échange avec moi).
Alchimie pour la théorie et la nourriture de l’esprit, chamanisme pour la pratique et l’action directe, ciblée, m’a paru être une combinaison efficace. Pour nous, tout du moins, et c’est la logique avec laquelle on va évoluer à cet étage. A côté de ça, je continue d’appliquer la logique de mes affinités catholiques (sous l’angle du TDI, c’est à dire de fonctionner avec des essences et des dynamiques, pas tant avec des individus et des actes) pour tout ce qui concerne les étages du Ciel psychique. Ma conviction profonde sur laquelle je suis en train de miser tout ce que j’ai en la structurant en nous, c’est qu’il faut reformer un tout connecté avec l’ensemble des éléments. Je refuse de croire qu’il faille jeter des parties de soi, même celles qui me déplaisent souverainement, pour être sur le chemin de la transcendance. Ce n’est pas logique, de plus cette perspective fait terriblement souffrir Evy, ce qui me déplaît bien davantage que tout le reste. C’est pour cette raison que j’ai décidé de m’écarter un peu du chemin, de suivre ce que nous dit notre Cœur et d’aller, non sans prudence, vers le Serpent, au lieu de mettre le pied dessus. A notre échelle psychique ce fut vital un temps, mais aujourd’hui je sens qu’on est assez fort pour intégrer pleinement le Ventre dans notre fonctionnement, en respectant l’ordre établit ensemble qui offre à chaque alter son temps de vie où il peut être pleinement lui.
k
le regarde soupirer* Tu flippes, boss ? 8D
kirlian
Ce n’est pas anormal de flipper un peu, c’est de la prudence élémentaire… x)
k
Allons, maîtriser l’énergie sexuelle, ce n’est pas si terrible et même carrément fun, la preuve en image ! 8D
Mon cher, pour un Yang, maîtriser son énergie sexuelle ce n’est rien de moins que ça et tu le sais très bien… que la mienne est de ce niveau là ! 8D
kirlian
Merci l’hérédité… x)
k
Mais tu as de la chance, je suis tout disposé à collaborer et une fois synchronisé, on jouira d’une ressource énergétique considérable pour terminer enfin tous nos projets pharaoniques ! 8D
kirlian
Oui, à condition de ne pas la gaspiller en te paluchant… x)
k ouranos
*étire son sourire de vicelard* Ça, ce sera à toi de m’empêcher de te monter à la tête… 8D
Je sens que je n’ai pas encore fini de passer pour un con… -_-’
k
Commence par apprivoiser Kaa, afin de développer des aptitudes pour la maîtrise de la dynamique que tu désirs instaurer ! 8D
kirlian
Descendre dans les profondeurs psychique où il fait noir, où ça grouille et où la lumière du Cœur ne porte pas, j’hésite à te demander si tu me surestimes ou si tu me prends carrément pour le dernier des cons… x)
k
Jung sera-t-il plus crédible à tes yeux « aucun arbre ne peut pousser jusqu’au paradis sans que ses racines n’atteignent l’enfer » ? 8D
kirlian
Bha, de toute façon on est parti là-dessus alors garde tes arguments pour le Créateur maintenant… x)
Voilà, c’était l’article sur le Serpent le plus barré qu’on n’ait jamais lu, mais j’espère que vous aurez appris deux trois trucs quand même !
Pour finir sur une note agréable, je pose ce mini reportage de 6 minutes qui illustre bien notre approche (si des fois j’avais manqué de clarté), et qui nous encourage à persévérer dans cette voie.