En préambule
Depuis quelques temps, je vois passer ci et là des vidéos qui abordent la question du genre d’un point de vue critique, ainsi que les premiers transitionnés qui témoignent de leur regret. Ça m’a donné envie d’aborder ce sujet, du point de vue de ma propre expérience de cette détresse particulière.
La souffrance du genre dans notre parcourt
Cet épisode de notre vie a déjà été soulevée dans plusieurs articles, j’ai eu a vivre ce que j’ai appelé une inversion des pôles psychiques. Quand notre Yin (Féminin) en plein burn-out s’est trouvée trop affaiblie et blessée par les épreuves que nous traversions depuis 2016, elle est passée en « off » et notre Yang (Masculin) fut catapulté aux commandes de notre vie.
Si ce fut éminemment un très bonne chose en terme de capacité à mettre ordre, structure et lucidité dans ce grand bordel psychique, ça n’a pas dispensé Kirlian et les autres alters Yang d’expérimenter chacun à leur manière cette douleur de la discordance entre l’essence et l’apparence. Car depuis cette inversion il était devenu indéniable que je n’étais plus attiré que par les femmes.
En parallèle, la mémoire traumatique faisant son oeuvre cyclique, Kirlian/Scar découvrait la nature de nos traumatismes refoulés et ce qu’il allait vivre comme la pire des trahisons : la complaisance de la chair dans les abus, l’alter qui s’appelle Saya. Cette découverte de Saya (je vous renvoie à la présentation des alters si vous ne l’avez pas encore lue) fut dévastatrice pour notre Yang. Dès lors, la douleur d’être dans ce corps adultère et ma haine pour lui étaient telles que j’aurai été moralement tout à fait disposé à le jeter sur une table d’opération pour le forcer à tordre sa forme.
Je trouve que ce clip de Muse illustre avec brio l’ampleur de cette rage de l’Esprit à l’encontre du Corps souillé :

Heureusement pour moi et pour mon Yin, cette période ultra-souffrante n’a duré que quelques mois et, pour en revenir plus précisément à la question de la transition, j’ai pu faire progressivement mon deuil d’une apparence conforme à mon genre, dans ce monde du dehors. Le mérite en revient sans doute en partie à ma longue liste des leçons de vie bien apprises. La vacuité des apparences extérieures sans aucune profondeur et, par extension, mon désintérêt fondamental pour la vie sociale. Ma saine aversion pour le médical et la médication de manière générale et, plus que tout, mon amour pour mon Yin que même le pire n’est pas parvenu à détruire.
Bien sûr, je me suis acheté des fringues de mecs qui me plaisaient et dans lesquelles je me sentais bien. J’avais même acheté une perruque noire et c’est sans doute à cet instant, en la plaçant sur ma tête face au miroir que j’ai vraiment compris en quoi ce souhait était vain, inatteignable. Ce à quoi je ressemblais physiquement n’avait pas d’importance et ce simulacre était ridicule. C’est la manière dont je décidai de laisser vivre mon Yin qui faisait mon Enfer ou mon Paradis.
Tu peux pas comprendre !
A tout cela on pourrait me rétorquer que mon cas est différent, que le TDI et son aspect traumatique n’a rien à voir avec la problématique des transgenres.
Du point de vue cloisonnant du DSM5, peut-être, mais il se trouve que ce n’est pas ma grille de lecture, laquelle relie au contraire tous les points entre eux dans une vision d’ensemble cohérente et interconnectée.
Qui peut affirmer sans broncher qu’il n’est pas sous le joug d’une amnésie traumatique ? Le principe de l’amnésie c’est qu’on ne peut pas s’en souvenir et le déni est une chose puissante. Alors avant de jurer par tous les saints que si quelque chose était arrivé, vous vous en souviendriez (je le sais, je l’ai fait avant vous), considérez au moins l’hypothèse, elle est une piste non négligeable à explorer avant de la dénier.
Mes propos activent une forte colère chez vous ? C’est à mon sens un indicateur de plus qu’il y a bel et bien quelque chose de sensible à creuser ici.
Si vous êtes une femme qui se sent homme et qui n’a donc aucun accès à sa polarité Yin, mon avis c’est qu’il y a un blocage psychique d’ordre traumatique quelque part et que le problème, pas plus que sa solution, ne se trouvent ailleurs qu’à cet endroit précis. A l’inverse, si vous êtes un homme qui se sent femme, la logique est la même, vous êtes psychiquement incomplet. Pour aller jusqu’au bout de cette logique, est incomplète en elle-même toute personne, quelque soit son sexe, qui s’est cristallisée dans l’une des polarités au détriment de l’autre.
Chaque expérience de vie est bien sûr différente et influe sur la structuration, parfois très complexe, du psychisme dans son environnement d’origine. Enfant, j’étais ce qu’on appelait alors un garçon manqué, mais que je préfère nommer « prédominance Yang ». Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu ces deux visages Yin/Yang en alternance, avec une prédominance du masculin protecteur jusqu’à l’age de douze ans où mes parents ont divorcés. A l’abri des abus incestueux de mon père, ça aurait pu être un nouveau départ si notre mère n’allait pas nous faire vivre une autre sorte d’enfer. C’est à cette époque que notre Yin s’est véritablement déployée pour la première fois jusqu’à prendre l’ascendant sur notre état conscient. Ce ne fut qu’à l’éveil, à l’age de 33 ans que l’inversion allait se produire à nouveau.
J’attire l’attention sur ce mouvement psychique qui fait que rien ne dure jamais. Pour peu que l’on ne fasse pas consciemment ou inconsciemment barrage à ce mouvement, tout bouge en permanence, rien n’est statique. C’est à ce titre qu’il vaut toujours mieux prendre son temps et bien réfléchir avant de valider une décision que l’on pourrait amèrement regretter d’avoir prise en état de déséquilibre des polarités.


Charcutage sur le billard
Appelons un chat un chat, la transition du corps est une boucherie et, pour vous en convaincre, les cinq premières minutes de l’une de ces opérations filmées suffit largement pour redescendre sur terre (du moins je l’espère).
En tout premier lieu il est sans doute bon de rappeler ce fondamental : toute blessure infligée au corps est un traumatisme et le corps à une très bonne mémoire. Les interventions médicales n’échappent pas à cette règle et, même si elles sont bien souvent indispensable pour peu que l’on veuille à ce prix prolonger son existence, elles n’en restent pas moins d’une grande violence pour le corps qui vivra le charcutage comme une agression et en portera le traumatisme.
La mémoire du corps n’est pas un mythe et ce ne sont pas les ressources qui manquent sur le net pour vous faire votre juste opinion.
Maintenant comprenez bien que si une femme violée en état d’inconscience, donc d’amnésie, développe quand même des troubles psychiques liés à cette intrusion incognito, il en va de même pour une anesthésie suivie d’une opération chirurgicale. Après chacun fait bien ce qu’il veut, la survie primant la plupart du temps, c’est un choix tout a fait personnel et il n’est pas question ici de fustiger les interventions chirurgicales. Mais malgré leurs nombreuses vertus quand elles se justifient, il n’en reste pas moins que ce fait demeure : c’est un traumatisme.


C’est donc sur ce postula que je me base principalement pour juger de l’abomination de la transition (et de toutes interventions non vitales), en tant que génératrice de traumas d’une rare violence qui seront précipités d’emblée dans l’Inconscient, l’état conscient ayant choisi l’amnésie par l’anesthésie. Si vous avez compris la logique de la mémoire traumatique, telle qu’admise de manière tout à fait scientifique, alors vous savez qu’elle revient toujours pour nous hanter, sous une forme ou une autre (cauchemars, troubles psychiques, maladies). La banalisation de l’opération chirurgicale est un problème sérieux dont nous pouvons constater les nombreux ravages depuis un certain temps déjà. Elle ne devrait jamais être prise à la légère, encore moins devenir un business de la détresse humaine.
On ne peut pas impunément mépriser son propre corps au point de le mutiler sans qu’il n’y ait de terribles conséquences psychiques. Mes mots sont durs, j’en ai conscience, et je n’aurai sans doute pas voulu les entendre à l’époque ou mon Yang prenait fraîchement les commandes de notre vie, coincé dans un corps féminin, de surcroît souillé par les viols, et qui ne lui correspondait en rien. Au contraire, je comprends cette souffrance dans ma chair et mon âme, je ne la nie pas et mon Cœur éprouve de la compassion pour ceux qui l’endurent. En vertu de quoi je me permets de le dire sans passer par quatre chemins, ne cherchez pas tant à paraître à l’extérieur qu’à plonger en vous même pour trouver la cause réelle de ce mal, la blessure originelle sans doute refoulée. Nous avons tous en nous un Yin (Féminin) et un Yang (Masculin) qu’il convient d’équilibrer. Si l’un est en hypertrophie au point d’écraser l’existence de l’autre, il y a déséquilibre et une cause fondamentale à cela. Une carence intérieure de l’autre va donc se creuser de plus en plus, poussant la personne à combler ce vide mortifère par une présence extérieure qui servira de projection pour la moitié absente d’elle-même.
Enfants et adolescents
Rapidement, car il n’y a pas besoin d’une thèse de 300 pages pour exposer en quoi la transition pour les mineurs devrait être purement et simplement interdite.
Un adulte est libre de faire les choix qu’il veut, quand bien même il se trouve en état de grande détresse qui le rend vulnérable et influençable.
En revanche, en ce qui concerne les enfants et plus spécifiquement les adolescents, leur psychisme est en plein chamboulement hormonal et c’est un processus naturellement douloureux qui leur fait perdre tous leurs repères. Ils n’ont pas encore fini de se construire, de se trouver, qu’ils ont la possibilité (moyennant finance, bien sûr) de commettre un acte de mutilation assistée sur eux-mêmes. Où donc est passé le bon sens ? La question ne devrait même pas se poser, c’est une évidence.
Je ne jetterai pas la pierre aux parents perdus qui subissent la vindicte du lobby s’ils ont le malheur de refuser qu’on charcute leur enfant en plein développement. Au contraire, ils ont toute mon amitié quand, malgré cette dictature dogmatique des plus agressives, ils conservent ce courage de protéger la chair de leur chair.
Quant aux médecins qui opèrent ces enfants/adolescents, ce ne sont ni plus ni moins que des criminels et je suis convaincu qu’au regard de l’Histoire, on les retiendra comme tels.

Sur ce site se trouve une approche, la mienne, basée principalement sur la création artistique comme outil d’exploration et de mise en contact avec son Inconscient. Tout un tas d’autres approches sont disponibles via internet et il convient de trouver la vôtre, celle qui fonctionne (et de préférence sans passer par un pseudo gourou qui vous vendra la sienne la peau des fesses).
Trouvez cette blessure originelle, quelque que soit sa nature, guérissez là et le blocage psychique sautera. Quand on devient capable de vivre seul avec soi-même et de ressentir le bonheur de sa propre complétude, alors on est enfin libre et en paix avec sa chair, telle qu’elle est. Aujourd’hui je me sens homme quand mon Yang prédomine et Yin quand c’est elle qui se déploie, et je veille à limiter toute intrusion néfaste qui pourrait venir perturber cette danse naturelle et cyclique des polarités en nous.
Au final je ne regrette pas cette période pourtant si souffrante de ma vie. Elle m’a donné cette sensibilité et cette connaissance de moi qui me sont chères. Ce sont aujourd’hui de précieux souvenirs émotionnels dans lesquels j’aime amoureusement me replonger de temps à autre.
Merci de m’avoir lu et courage !